Guérir les crises d’angoisse et de panique : témoignage existentiel

⚠️ Cet article est un témoignage personnel. Il n’a pas valeur de prescription médicale. Il vise à partager une expérience vécue et une réflexion logothérapeutique : comment trouver du sens dans l’angoisse, en complément indispensable d’un suivi médical.

Mon expérience avec les crises d’angoisse

Dès l’enfance, les crises de panique faisaient partie de mon quotidien. Elles surgissaient brutalement, souvent la nuit, me laissant dans une peur paralysante. J’avais l’impression que mon corps me trahissait, qu’il devenait un lieu insécure, incontrôlable.

Pendant longtemps, j’ai vécu ces moments comme une fatalité. Mais un jour, une expérience inattendue m’a ouvert une autre voie.

La découverte : ne pas fuir la peur

Un soir, la crise est arrivée plus violemment que d’habitude. C’était la nuit, tout était silencieux, et comme à chaque fois, j’ai senti cette panique monter. Mon réflexe habituel aurait été de fuir, de sortir en courant pour échapper à la peur. Mais cette fois, je ne pouvais pas.

Dans cette urgence, sans savoir quoi faire d’autre, j’ai déroulé mon tapis de yoga. J’ai commencé à bouger, à enchaîner les salutations au soleil, presque mécaniquement. La panique était là, mais je restais avec elle, respiration après respiration, mouvement après mouvement.

Et puis, quelque chose a changé : au lieu d’exploser, la crise a reculé. J’ai découvert que je pouvais rester dans la peur, la traverser, sans qu’elle m’anéantisse.

Ce moment a tout transformé : l’angoisse n’était plus une ennemie à fuir, mais un signal que je pouvais accueillir.

Reprendre le pouvoir sur son corps

À partir de ce jour, je n’ai plus jamais eu de crise de panique. Pourquoi ? Parce que j’avais changé de rapport à mon corps.

  • Avant : il était un lieu insécure, source de peur.

  • Après : il est devenu un allié, une ressource pour traverser l’angoisse.

Le yoga fut ma première porte d’entrée, mais ensuite j’ai exploré d’autres approches corporelles : respiration consciente, mouvements ancrés, thérapies corporelles. Ce chemin m’a permis de développer une relation de confiance avec mon corps, d’apprendre à reconnaître mes symptômes sans en être esclave, et de construire une sécurité intérieure.

Une lecture existentielle de l’angoisse

La logothérapie apporte une grille de lecture précieuse :

  • L’angoisse n’est pas un vide absurde, mais une question.

  • Elle nous invite à nous distancier : observer ce qui se passe, reconnaître les symptômes, choisir une réponse.

  • Elle rappelle notre liberté fondamentale : même face à la peur, nous pouvons décider de notre attitude.

Ainsi, mes crises sont devenues un lieu d’apprentissage. Elles m’ont appris à ne plus me laisser définir par elles, mais à reprendre une posture active et responsable.

Conclusion : la clé est dans la relation au corps

Aujourd’hui, je considère mes anciennes crises comme une étape fondatrice. Elles m’ont appris que l’angoisse donne des informations précieuses sur une situation donnée, mais qu’elle ne doit pas dicter notre vie.

La clé, pour moi, a été de transformer le corps : de lieu de danger, il est devenu un allié. Et dans cette transformation, j’ai repris le pouvoir.

Ce témoignage n’est pas une recette universelle, mais une invitation : ne pas fuir l’angoisse, apprendre à la regarder, à l’accueillir, et découvrir que, même dans la peur, nous avons une liberté.

“L’angoisse se nourrit d’elle-même. Plus on la fuit, plus elle nous poursuit. Mais si nous la provoquons volontairement, elle perd son emprise.” — Viktor E. Frankl, La Volonté de sens, Éditions du Cerf

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